Valparaiso, prenez de la hauteur !

Autrefois appelée la « Petite San Francisco » ou le « Joyau du Pacifique », Valparaiso est le premier port et la seconde ville du Chili.
On peut diviser sa structure en deux parties bien distinctes :
– la ville basse appelée « El Plan » est située sur la partie plate de la ville, elle abrite le port ainsi qu’une grande majorité des commerces.
– la ville haute, los Cerros (les collines) dans laquelle la majorité de la population vit.
La ville est reconnue dans le monde entier pour être la capitale du street art et ça, ça rend la ville incontournable à nos yeux. 🤩

Depuis Santiago, le plus facile, c’est le bus. Pas de stress, aucun besoin de réservation, il y a des départs toutes les 15 min.
✅ Itinéraire :
– Prenez la redline du métro
– Descendez à l’arrêt Universidad de Santiago
– Rejoindre le terminal Alameda
– Sur place, on choisit la compagnie Pullman (mais elles se valent toutes)
– Comptez 14000 CLP pour 2 A/R adulte soit 19 pour 1h30 de trajet

On arrive en fin de matinée, à la gare de bus située dans la rue Piedro Mont, en pleine ville basse.
De là, on opte pour la marche pour rallier les différents points d’intérêt. C’est parti pour 2,5 kilomètres pour rejoindre Cerro Alegre, une des collines les plus célèbres de la ville !
On ne va pas vous mentir, ça n’a pas été une partie de plaisir : les rues sont sales, les voitures et les nombreux camions laissent d’énormes fumées noires malodorantes derrière eux, les monuments sont abîmés et tagués. 😣
La rue illustrant sûrement le mieux cette désolation est l’artère « Brasil », longeant la ville d’Est en Ouest.
Bref, on a qu’une envie : reprendre le bus.
On avance et se dit qu’au vu de ce qu’on a lu, ça ne peut qu’aller mieux.

C’est confirmé une fois arrivés dans le quartier opposé.
Ça grimpe sec, nous voilà à Cerro Alegre ! Au rythme des petites ruelles « typicci », on découvre un quartier plus aéré, le calme revient, on respire enfin et le charme opère.
Les fresques sont partout : sur un vieux pan de mur, la façade d’une maison, à l’arrière d’un garage désaffecté ou encore sur un poteau électrique ou une marche d’escalier… Les couleurs nous explosent au visage et certains dessins jaillissent de leur support tant les traits sont réalistes, les messages apposés sont censés et nous invitent parfois à la réflexion…
Où que notre regard se pose, quelle que soit la rue qu’on emprunte ou le pavé qu’on foule, l’art nous attend.
Parfois on l’aime, parfois pas. Tantôt minuscule, tantôt se prolongeant sur des dizaines de mètres, il nous englobe, nous pousse à aller plus loin, tel un hypnotiseur frénétique, on en veut encore, toujours plus…

Valparaiso sous la grisaille !
Mais qu'avait fumé l'artiste lorsqu'il entreprit cette fresque ?
Sur les hauteurs de Cerro Alegre

On déambule jusqu’au charmant quartier Cerro Concepcion et ça tombe bien, parce qu’on a un petit creux.
Le critère indispensable ici, c’est la terrasse panoramique. On cherche un peu et on tombe sur « Taulat » qui propose des tapas avec vue sur l’Océan Pacifique, tout ce qu’il nous faut !
On commence par deux Pisco sour, bien sûr et on enchaîne avec des bruschettas à se taper le c*** par terre, comme on dit chez nous.
Si la purée de tomate est incroyable, la tortilla l’est tout autant et l’aïoli n’a rien à leur envier.
Bon, peut-être un peu moins sympa pour le langoureux bisou de fin de repas mais tant pis, ça vaut bien le sacrifice. 😆

Toujours encombrés de nos sacs, on décide de repérer où Fabian, notre hôte de ce soir, habite.
On déchante, en réalisant que c’est encore totalement de l’autre côté de la ville et qu’on va d’ailleurs devoir repasser par l’horrible centre.
On redescend tout pour reprendre l’artère principale qui n’en finit pas et pour ensuite, regrimper et vraiment pas qu’un peu.
Après plus d’une heure de marche, dont au moins la moitié en montée, on arrive à l’extrémité de la colline et on se dit qu’on doit être arrivés, et bien non, on passe la butte et on doit redescendre un escalier pour enfin atteindre notre logement pour la nuit.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la « maison » de Fabian est originale.
Difficile de vous donner une description tant c’est éloigné de ce qu’on connaît mais en gros, le tout est fait de tôle avec des pièces ajoutées plic-ploc au fil des années, puisque c’est son papa qui l’a commencée en son temps.
Il y a une chouette pièce à laquelle ce dernier tenait beaucoup : une sorte d’extension avec un vrai grand bar décoré de bouteilles vides (dommage pour un bar), une table et des guirlandes lumineuses; l’ambiance est sympa.
Une pseudo cuisine tout en longueur à côté du salon, un évier dans la pièce d’à côté côtoie un kicker et la terrasse avec son jeu de fléchettes donne une vue agréable sur le flanc de la colline. Frédéric, le bébé chat et les deux chiens complètent le tableau.
Le tout donne une allure dégingandée, tel un humain qui aurait grandi trop vite et ne saurait que faire de tous ses membres auxquels il n’est pas encore habitué.
En ce qui concerne Fabian, c’est un hôte agréable et surtout, complètement dévoué à ses invités. Il reçoit, en même temps que nous, un duo de sœurs argentines et un autre de sud-africaines.
On ne vous cache pas que ça nous inquiète un peu, on se demande où on va bien pouvoir dormir néanmoins, avec tout ce monde, on oublie vite la question, on préfère picoler en se racontant nos parcours. Elles sont toutes les 4 vraiment intéressantes, chacune dans leur genre et on passe un bon moment.
Vient quand-même le moment fatidique et on avait raison de s’inquiéter, Fabian nous confirme qu’on va devoir dormir sur le sol. On est dégoûtés, il aurait pu nous prévenir, non ? Ok c’est gentil de nous héberger et c’est tout à son honneur d’accueillir autant de monde mais bon, après il faut assumer.
Enfin, il est passé minuit et on a d’autre choix que de déplier notre matelas (heureusement qu’on ne l’a pas laissé chez Karim, notre hôte de Santiago) et notre sac de couchage.
On se retrouve lamentablement couchés sur le sol du salon, telles deux otaries échouées sur le bord d’une plage, à côté des deux Argentines qui se partagent le canapé.

Évidemment, on ne ferme quasiment pas l’œil de la nuit.
Debout très tôt, on décide de repartir explorer la ville directement.
Initialement, on avait prévu de passer deux nuits à Valparaiso mais dans ces conditions, on reviendra chercher nos affaires tantôt pour repartir. 😬
La journée est juste magnifique, avec un soleil au zénith. On décide donc de retourner dans le vieux quartier pour prendre de nouvelles photos. On ne peut que prendre de beaux clichés avec cette lumière !
Sans surprise, on mange à nouveau chez Taulat, nous, quand on aime, on ne change pas. 😌

We are not hippies we are happies
L'église Luthérienne sur la Cerro Concepcion
Des graffitis partout ! Même sur les marches...

Vu la marche qui nous attend pour retourner chez Fabian et ensuite à la estacion central, on y va.
Fabian ne cache pas sa déception quand on lui annonce qu’on repart, d’autant que les filles, qui étaient là depuis plusieurs jours, repartent aussi. Il est ce genre de personne qui ne supporte pas d’être seule.
On est un peu désolés pour lui, une petite impression de l’abandonner nous envahi mais il faut y aller.
On repart vers la gare de bus et on arrive en soirée à Santiago, point de départ de notre épopée en van pour la Route 7, notamment.

Les escaliers de la rue Templeman
"Valpa" haut en couleur !

Valparaiso ne laisse pas indifférent. C’est une ville tout en contraste.
D’abord la pauvreté et la saleté d’ « El Plan » qui saute aux yeux.
Ensuite, dès qu’on prend un petit peu de hauteur, le charme des petites ruelles colorées de Cerro Alegre et Cerro Concepcion vous englobe.
Se perdre dans ces lieux procure une sensation unique. Pour ne rien gâcher, plusieurs bonnes adresses gastronomiques sont à découvrir ! 😊
On vous conseille d’y passer deux journées entières, c’est largement suffisant, la partie touristique n’est finalement pas très grande.

Vue panoramique sur la ville de Valparaiso

Vous prenez la route avec nous ?

Santiago du Chili

2 mois en Amérique du Sud

La Route 7

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