Death Valley
Quelle claque !! Difficile de trouver des mots pour décrire cet endroit.
C’est dans ce genre de lieu dans lequel on se sent tout tout petit et on vous l’a déjà dit, nous, on adore ça ! Le parc est immense, le plus grand du pays en dehors de l’Alaska ! Il y fait très chaud, pardon, trop chaud, on y a mesuré le record de chaleur absolu officiellement mesuré à la surface du globe. On passe par des sommets de plus de 4.000 mètres à des altitudes négatives (-85,5 m sous le niveau de la mer), on y voit des étendues de sable à perte de vue, on se croit parfois sur la lune, parfois dans le désert, parfois en haute montagne, on ne sait plus en fait, c’est unique !
On tombe par ci par là sur des villes fantômes désertées par les pionniers venus chercher de l’or lors de la ruée vers l’Ouest. Tout comme ces hommes, on est ici à la recherche de quelque chose, on s’imprègne de l’ambiance tellement unique, nous nous rapprochons des rochers en espérant connaître leur histoire. Nous sommes à leur écoute, nous sommes curieux de savoir ce qui a bien pu se passer ici, dans ce désert qui a vu pousser des mégalopoles abandonnées par ces habitants deux ou trois années plus tard lorsque l’or n’était plus au rendez-vous. On essaie de remonter le temps pour découvrir ce qu’ils ont vu. Tous les scénarios sont possibles et les images de notre imagination se bousculent dans notre tête. Mais non, STOP, ouvrons les yeux ! La nature a revetu son manteau le plus brut et est devant nous !
C’est le parc des extrêmes, le parc des superlatifs, un parc qui représente assez bien les Etats-Unis en fait. On a l’impression de remonter le temps et qu’au détour d’un rocher nous allons tomber dans une embuscade de Charles Manson en personne. Sans hésitations l’un de nos parcs américains préférés.
On vous explique dans cet article comment on l’a découvert. Après deux visites (juin et décembre) on a vraiment une belle connaissance de l’endroit même si on a quand même failli y rester lors de notre deuxième passage !
Tout d’abord, une mise en garde s’impose. La réputation de la Death Valley n’est plus à faire : il y fait mourant et c’est peu dire. On a atteint les 40 degrés début juin. Entre 1931 et 1934 on a enregistré seulement 16 mm de précipitations sur une durée de plus de 40 mois. Autant vous dire qu’il vaut mieux prévoir de l’eau, beaucoup d’eau et de l’essence. On vous conseille de rentrer dans le parc avec le réservoir full de chez full. La seule pompe à essence qu’on ai vu se trouvait à Furnace Creek, et pourtant, on a roulé !
Pour la petite histoire, c’est en 1848 que cette vallée a été appelée la vallée de la mort après que 49 pionniers ai pris la route depuis Salt Lake City pour rejoindre la Californie. De l’or y avait été trouvé et ils perdurent un homme et leurs chevaux au beau milieu de cette vallée aride qui fut donc nommer la Death Valley
A la découverte du parc
Nous sommes arrivés via la 127 et Death Valley Junction, c’est l’entrée du parc la plus simple lorsqu’on vient de Las Vegas. On se dirige vers le premier point, on monte on monte on monte jusqu’à plus de 1600 m d’altitude à Dante’s View qui offre une vue vertigineuse sur l’ensemble de la vallée. Une petite randonnée nous permet de nous balader le long de la crête. Le chemin est étroit mais le panorama en vaut la chandelle. C’est une des vue les plus éblouissantes que nous avons vu jusqu’ici. Malheureusement la chaleur ne nous permet pas de nous éterniser et nous reprenons la voiture pour la seconde halte !
30 minutes plus tard, nous arrivons à Zabriskie Point pour un autre point de vue. Une petite marche depuis le parking pour découvrir un paysage sorti tout droit d’un film se déroulant sur la lune. En effet, devant nous se dresse des falaises façonnées par des millions d’années d’érosions et offrant un spectacle à couper le souffle.
Après ça, c’est déjà l’heure de décider où on va dormir, le parc est désert (sans mauvais jeu de mot). On arrive à Furnace Creek qui semble être une oasis. N’étant pas encore dans la haute saison, la plupart des campings sont fermés et nous décidons donc d’installer notre tente sur le Furnace Creek Campground gratuitement. On fait quelques provisions au shop situé dans le resort pour souper. La nuit n’est pas vraiment reposante à cause de la chaleur mais nous repartons néanmoins ultra motivés pour cette deuxième journée dans ce parc qui nous a tellement fait rêver la veille.
On décide quitter le parc brièvement direction la ville de Beatty pour s’acheter un petit casse croute car dans le parc c’est peine perdue. On se trouve vite fait un Subway, on embarque le sandwich et on le mangera en route. On se dirige vers Rhyolite, une des ghost town les plus connues du parc. Fondée en 1904. Rhyolite devient, en trois ans, une métropole comptant jusqu’à 10.000 habitants. On y trouve 3 lignes de chemin de fer, des hôtels, des restaurants, des magasins, 50 saloons, un opéra, des salles de spectacles, trois agences de presses, des banques des bureaux d’avocats, une école ayant jusqu’à 250 élèves, l’électricité, l’éclairage public,… La ville connaît une telle expansion qu’elle est pressentie pour devenir le Chicago de l’ouest. En 1908, ses habitants l’ont soudainement désertée, abandonnant ses bâtiments dont il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges.
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Petite astuce, pour rejoindre le centre du parc, empruntez la Titus Canyon road, petit embranchement sur la droite à ne pas rater quand vous êtes sur la 374 un peu après Rhyolite. Il s’agit de la première « scenic road » que nous empruntons. Il en existe beaucoup dans le parc et, selon nous, c’est le moyen idéal pour se replonger au plus profond de l’histoire.
On a l’impression d’y être, les cailloux s’écrasent doucement sous le poids de nos roues telle une diligence. Un nuage de fumée nous suit à la trace pour être sûr de ne pas nous perdre. Les parois de la roche passent du rouge vif au jaune canari en passant par le gris poussiéreux.
Nous sommes seuls, désepérément seuls. Nos familles nous diront en voyant les photos. :
-« Mais enfin vous avez pensé à la possibilité d’une panne ou d’une crevaison ? » -« Ah ben non, on y avait même pas pensé ! » C’est vrai en plus. Mais pourquoi ? Paralysés par la beauté des lieux. Allez savoir !
Le sentier nous amène jusque Leadfield Ghosttown où nous décidons de faire notre pause déjeuner. Les quelques carcasses de maisons en taule semblent essayer de nous parler, de nous expliquer ce qu’il s’est passé dans cette petite cuvette oubliée entre les montagnes. La coline semble nous regarder et le silence nous aide à nous projeter dans le passé. On décide de reprendre la route. On rentre dans le Titus Canyon, le canyon se rétrécit progressivement et ne laisse bientôt plus que la largeur de la piste qui se faufile entre les falaises abruptes. C’est très impressionnant !


De retour sur la Scotty’s Castle Road et le bonheur de voir une route goudronnée, nous poursuivons notre route pour rejoindre Ubehebe Crater, un immense cratère volcanique de 240 mètres de profondeur et 800 m de diamètre. La vue est sympa mais il nous est impossible de rester longtemps tellement le vent souffle fort. Je pense d’ailleurs que cela se voit sur les photos !
- Allez on grimpe !
- Attention danger !
- Ca souffle là au-dessus !
Nous continuons notre route dans le but de sortir du parc et décidons donc de poursuivre vers le nord sur la Death Valley Road. Après environ 20 miles, on prend à droite car une route semble aller vers le nord, direction dans laquelle nous voulons aller. Cela semble encore être une scenic road. On hésite. On a envie d’en savoir plus encore. Il nous manque des réponses. On fonce !
Il est 15h, nous prenons cette route qui n’est même pas vraiment répertoriée sur la carte. On se dit qu’on va dans la bonne direction et que cela mènera forcément quelque part. Pour notre plus grand bonheur, c’est bien une scenic road. Nous passons un lit de rivière desséché où la voiture passe tout juste tellement la garde est haute. Manon descend de la voiture pour me guider et ainsi empêcher que nous touchions le bas du véhicule.
On voit l’heure avancer, le réservoir descendre. On devrait faire marche arrière. Ce serait plus sage. Mais quelque chose nous dit de continuer, l’aventure appelle, l’inconnu nous appelle et quand il nous appelle, lui, on se sent obligé de le suivre !
A peine le temps de réfléchir qu’on aperçoit une nouvelle petite ville minière : Tule Canyon. Les tunnels semblent aller loin dans la montagne, des hommes ont dû travailler dur et même y perdre leur vie. On est réellement au beau milieu de nulle part. On semble approcher du but, on semble presque avoir trouvé ce qu’on était venu chercher. Une cabane trône en plein milieu de cette immensité désertique comme si elle essayait de prouver quelque chose.

Nous reprenons la route, le temps continue de s’écouler. Nous croisons des chevaux sauvages. Peut-être essayent ils de nous guider. Après deux bonnes heures de route et la conclusion que nous ne pouvons plus faire demi tour nous apercevons un amas de batiments qui ressemble étrangement à une petite ville dans ce néant. Nous approchons et voyons le nom de la ville : Gold Point. Population : 27 personnes. On aurait pas pu trouver mieux comme nom !
Ici, le temps s’est arrêté. Tout est encore en place. On a l’impression d’apercevoir au loin le nuage de fumée laissé par les habitants désertant la ville. Une fois dans la rue principale, on trouve le saloon, la prison, la potence, le bureau de poste et encore de vieux véhicules. On y est ! Nous restons une bonne demi heure dans ce coin perdu en s’imprégnant de l’ambiance. Les réponses sont là, sous nos yeux. On a du mal à réaliser l’endroit dans lequel nous nous trouvons. C’est réellement unique.



Nous repartons le cœur lourd, nous reprenons la route avec Gold Point dans le rétroviseur. Le nuage de fumée que nous laissons derrière le véhicule trouble déjà ce que nous avons vu pour garder ses secrets enfuis au milieu du désert. Mais au final que cherchait-on réellement ? Des réponses à nos questions concernant cette époque. On a eu l’impression de toucher ces réponses du bout des doigts
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