Ascension du volcan Chachani à Arequipa : 6.057 mètres
Mais quelle mouche a bien pu nous piquer ? 🤔
Nous arrivons au Pérou, après en avoir pris plein les yeux dans le Sud Lipez, d’abord et le lac Titicaca ensuite. 😍
Arequipa est sans doute notre ville préférée lors de ces deux mois en Amérique du Sud. 🇵🇪
On vous en parle dans un prochain article. 😉
Entourée de ses volcans aux sommets enneigés, la ville nous envoie des ondes particulières et nous pousse au dépassement de soi.
Les activités ne manquent pas aux alentours d’Arequipa, comme l’excursion dans le canyon de Colca, qui semble incroyable.
C’est finalement l’ascension d’un volcan environnant qui va attiser notre curiosité. 💪
Il y en a d’ailleurs bon nombre, vous aurez l’embarras du choix.
Mais pourquoi le Chachani plutôt qu’un autre ?
✅ Découverte !
Le Chachani : carte d’identité
Le Chachani culmine à 6057 mètres d’altitude. 🌋
Oui oui, vous lisez bien ! 😱
Plus de 6.000 mètres d’altitude, ça donne le tournis rien qu’à le lire !
Bien qu’il soit le plus haut volcan dans les environs d’Arequipa, il est l’un des sommets les plus facilement atteignables.
Il est même considéré comme l’un des 6.000 mètres les plus faciles du monde. 👨👩👦👦
Mais pourquoi donc ?
✅ En raison de l’air extrêmement sec, la neige y est très rare au sommet.
Pas besoin donc de matériel spécifique pour vous lancer à l’assaut de son versant.
✅ De plus, le camp de base se trouve à plus de 5.200 mètres.
L’ascension est donc possible en « seulement » 6 heures.
Il nous paraît important de nuancer le terme « l’un des 6000 mètres les plus faciles du monde ».📛
En effet, le froid et l’altitude réservent tout de même cette ascension aux personnes sportives acclimatées à l’altitude !
Je pense que vous comprendrez pourquoi dans la suite du récit ! 😬
Ascension du Chachani : Détails pratiques
Vu la difficulté d’accès au point de départ de la randonnée et pour des raisons évidentes de sécurité, il est préférable de passer par une agence pour l’ascension du volcan Chachani.
Vous trouverez beaucoup d’agences dans le centre d’Arequipa proposant cette escapade.
Après quelques recherches, notre choix s’est porté sur l’agence Quechua Exploring High Mountains.
Après négociations, nous avons payé 560 Soles (+- 150€) pour nous deux.
Le départ se fait en matinée, après un passage à l’agence pour emprunter le matériel nécessaire.
Vêtements chauds, tente, bonnets, gants, bref tout ce que vous n’avez, d’aventure, pas avec vous ! 🤦♂️
✅ Conseil d’ami : même si vous pensez avoir tout, n’hésitez pas à prendre un deuxième pantalon, voir même un troisième ! 😅
Manon a quand-même fait l’ascension avec trois pantalons et 5 couches au-dessus.
On peut vous dire que ça caille là-haut !
On n’est jamais trop prudent ! 😉

Le Jour J est arrivé !
Nous sommes un petit groupe de quatre.
Le guide, un touriste américain un peu plus âgé que nous et nous deux.
Parfait, pour profiter au mieux du silence et de la solitude qu’offrent ces lieux. 👌
Le 4×4 s’arrête sur la route, à côté d’un petit magasin, pour nous donner la possibilité d’acheter les derniers trucs oubliés. 🍫
On achète des feuilles de Coca, pour tester, il paraît que ça aide quand on est en manque d’oxygène !
Nous quittons la ville et commençons l’ascension. 🚙
Après deux heures de route, nous y sommes.
La voiture nous laisse seuls, à 4.900 mètres d’altitude, le vent souffle très fort, le soleil brille de mille feux.
Nous sommes prêts à partir. 💪
Au programme, un peu plus de 300 mètres d’ascension pendant deux heures.
A cette altitude, la végétation est totalement absente, enfin presque ! 🤨
Nous observons une plante très intrigante.
Il s’agit d’une plante typique de l’Altiplano : Les Yaretas
Cette plante, en forme de boule, pousse exclusivement dans les Andes, entre 3000 et 5000 mètres d’altitude.
D’un vert intense, elle grandit d’un millimètre par an !
Mais alors, ces spécimens qu’on peut voir qui mesure 1 mètre cinquante, tu veux dire qu’ils sont là depuis 3000 ans ? Eh oui ! c’est fou non ? 😮
La plante est utilisée depuis des siècles par les Incas pour se chauffer et pour ses vertus curatives contre la fièvre, l’asthme ou le rhume.
On a l’impression d’être sur une autre planète.
La lune (même si c’est un astre) ? 🌜
Les volcans se dressent tout autour de nous et nous indiquent le chemin du campement. ⛺
La randonnée n’est pas très compliquée car la pente est presque inexistante.
Une dernière petite crête à monter et notre guide nous indique une trainée de pierre sur un versant allant vers le sommet du volcan.
Ce sera notre itinéraire pour la nuit prochaine. La nuit prochaine ?
Ah oui, on a oublié de vous préciser : le départ vers le sommet se fait à 1h du matin, histoire de profiter du lever de soleil sur la cîme. 🤯
Expérience de dingue, on vous le disait. 🤭
On arrive au campement, on installe notre tente et on profite d’un des plus beaux couchers de soleil qu’il est possible de voir.
La roche noire se pare des couleurs orangées du soleil couchant et le ciel commence à dévoiler ses premières étoiles. 🌌
Nous soupons avec nos deux acolytes et à 18h, nous sommes au lit pour être au top le lendemain. 💪

La pire nuit de notre vie
Non, le titre n’est pas fait pour accrocher votre regard et vous pousser à lire ce paragraphe. 🤥
Ce fut LA pire nuit de notre vie. 😭
Une fois le soleil couché, les températures chutent à une vitesse folle.
On essaie tout !
Manon enfile ses moufles aux pieds, Julien mets un troisième pantalon et son sac à dos sur lui.
On meurt littéralement de froid ! Même dormir entièrement dans le sac de couchage ne change rien ! ❄
Je ne sais comment, Manon arrive à fermer les yeux quelques instants et elle n’est pas la seule.
J’entends l’américain en train de ronfler comme un fou, dans la tente d’à côté. 💤
La nuit semble interminable.
Alors que je suis en train d’analyser l’amplitude de mon corps sur le sol pour trouver une solution de sommeil, BIP BIP BIP BIP BIP.
C’est quoi ce truc ? Mon réveil ! Enfin 🍾 ⏰
Pas besoin de s’habiller, on l’est déjà. On enfile nos baskets, on prend un petit-déjeuner très léger et on est partis pour une ascension qu’on n’oubliera pas de si tôt.
Ascension du Chachani en pleine nuit
Il est 1h30 du matin, -14 degrés, l’air est sec et piquant, le ciel lui, étoilé comme jamais.
Au début, on marche la tête en l’air, observant ce spectacle de dame nature. 🌌
Les trois premières heures passent assez facilement et on atteint 5700 mètres alors que la nuit semble très, très lentement disparaître. 🌄
C’est là que tout commence à se corser.
On aperçoit à nouveau notre objectif, qui semble encore si haut !
Quoi ? Trois heures de marche et il nous reste encore tout ça ? 😰
On fait très peu de pauses et elles sont souvent très courtes pour ne pas se refroidir.
Les pas deviennent de plus en plus lourds au fur et à mesure que nous avançons et même une gorgée d’eau ne peut plus nous aider.
Celle-ci étant littéralement gelée dans nos bouteilles ! 🤬
Manon me déteste de l’avoir emmenée là-dedans mais heureusement pour moi, elle n’a plus de souffle pour me le dire. 🙏
Et puis, les voilà enfin, les premiers rayons du soleil percent.
Les courbes des montagnes et volcans des Andes se reflètent sur leurs voisins au fur et à mesure que l’astre sort de son lit, les nuances rougeâtres envahissent le ciel, nous faisant découvrir une nature brute et accidentée à perte de vue.
Un volcan nous fait même l’honneur de cracher des cendres au loin. 🌋
Difficile de retranscrire sur un clavier les émotions qui nous traversent mais, le temps d’un instant, nous oublions notre fatigue, le froid qui transperce nos nombreuses couches et le manque de souffle, pour réaliser la chance qu’on a d’être là.
MAGIQUE ! 😍

Dernière ligne droite !
Cette beauté brute nous fait oublier la m**** dans laquelle on est. 💩
Il reste une centaine de mètres à faire, ça n’a l’air de rien, mais on n’est pas sûrs de pouvoir le faire.
On est tellement au bout du rouleau, que Manon doit prendre sa jambe et la déplacer devant elle pour continuer à marcher.
Si si je vous jure, c’est possible ! 😫
La neige fait son apparition et complique encore un peu plus les choses.
On touche au but. On arrive sur un cratère.
Il reste une ascension de 40 mètres avant le sommet. 🏔
Le guide nous dit que si c’est trop dur, on peut rester ici.
Que souvent les gens font ça, quand ils sont au bout. 😵
Mec, on est au bout du rouleau mais on n’a pas fait tout ça pour s’arrêter à 40 mètres du but !
Manon me dit qu’elle peut encore le faire et on se fait cette dernière difficulté comme des chefs.
On arrive au sommet vers 07h45, bien après le lever de soleil mais peu nous importe.
On l’a fait ! La vue est évidemment à la hauteur de l’effort.
C’est magnifique. 🙌
Le volcan Misti, juste en face et sa forme parfaite, est impérial de beauté. 🤩
On reste là, quelques minutes le temps de se féliciter les uns les autres et on entame la descente, clairement moins pénible que la montée.
Une fois en bas, on replie la tente et retourne vers le point de départ pour que la 4×4 nous ramène en ville. 🚙

Alors, on conseille ou pas ?
La question est difficile. 🤔
Pour ma part, j’aurais tendance à dire que oui.
Ces sentiments qui s’emparent de vous lorsque le soleil se lève, la satisfaction qu’on ressent une fois arrivé au sommet et cette sensation d’être seul au monde ont réussi à me faire oublier la souffrance que cette aventure nous a fait subir.
Manon sera beaucoup plus mitigée, se demandant l’intérêt de faire ce genre de chose 😂
Cela dépend finalement de vous ! 👉
De votre condition physique et de l’acclimatation à l’altitude, bien sûr mais pas seulement.
Soyez motivé, aventurier, prêt à souffrir, à regretter votre décision, à nous haïr mais surtout, à en prendre plein les yeux ! 😘
Le périple en vidéo
Le souvenir de l’effort est toujours un souvenir heureux et l’on sourit aux anciennes misères vaincues
Jean Guéhenno
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